Rencontre avec l’artiste Nathalie Dhénin

Ce mois-ci, nous partons à la rencontre de l’artiste-peintre Nathalie Dhénin, qui contribue régulièrement à cette revue. Installée à Compiègne, elle y a récemment exposé plusieurs de ses œuvres picturales à la Maison du Conseil Général. L’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur ses sources d’inspiration, les ateliers qu’elle organise, ses écritures poétiques et sa relation avec le pantoun…

Pantouns: Pouvez-vous nous raconter comment s’est déroulée votre rencontre avec le pantoun ?

Nathalie Dhénin: Il se trouve que j’ai un site web qui relate mes péripéties d’artiste-peintre et d’écrivain et j’ai reçu, un beau jour, un message d’Eliot Carmin qui m’adressait un lien vers la revue Pantouns et un autre vers Lettres de Malaisie. Une porte s’offrait à ma curiosité et j’ai été saisie par ce « petit quelque chose » du pantoun qui me rappelait le haïku, mais plus encore le tanka, que je pratique depuis une dizaine d’années (à ce titre j’ai écrit un livret : Trios, qui est paru en 2010 aux Éditions Les Adex). Ma rencontre avec le pantoun s’est donc faite tout naturellement et je me suis mise de suite à en écrire, charmée par son rythme et son chant d’amour.

En plus d’écrire, vous êtes aussi artiste-peintre. En quelle mesure l’écriture poétique, qu’elle soit de vous ou d’autres auteurs, inspire-t-elle vos toiles et vice-versa ?

Voyage asiatiqueHum ! En fait, j’y inclus aussi la musique ! Lorsque je peins, c’est le plus souvent en écoutant du blues ou du jazz afro-américain, car il est le garant du « rythme », clef de voûte de mon inspiration. Il m’est arrivé en tant qu’artiste-peintre « d’écrire » une toile totalement imprégnée par l’écoute d’un disque jazzy (voir Vibration 14). En effet, la technique que j’utilise dans mes tableaux est assez organisée, d’où le sens du rythme (d’autant plus visible dans les collages). J’illustre aussi régulièrement des textes poétiques pour d’autres auteurs, comme Poseur d’étoiles qui est une aquarelle. Dans ce cas, je « respire » d’abord l’ensemble du texte puis m’attache parfois à un détail qui va restituer l’ambiance générale. Ainsi pour avoir été musicienne, je dirais que j’écoute la petite musique de l’auteur puis je la restitue en couleurs et j’ordonne le sujet. Un foyer qui accueille les pèlerins sur la route de Compostelle en Champagne vient de me demander des illustrations de dessins au trait pour accompagner la prière du 1er janvier 2014 (d’une soixantaine de pages tout de même !) et qui est en quelque sorte aussi une écriture poétique (voir Les cœurs de Marie). Là, j’aborde une manière de faire qui me convient bien aussi : la simplicité. Il me semble qu’on la retrouve dans les textes courts : pantoun, haïku, tanka, poésie libre… Car c’est lorsqu’on arrive au maximum de dépouillement qu’on révèle la richesse intérieure. Ainsi, l’écriture répond-elle à la peinture ou à la musique et triple-versa !

Retrouvez la suite de notre entretien avec Nathalie Dhénin dans le numéro 8 de Pantouns.