La forme est très simple : le pantoun est un quatrain à rimes entrecroisées, ab-ab. Les pantouns malais présentent en plus un très grand parallélisme phonique entre les deux distiques (ou, plus exactement, parallélisme de sonorités entre les vers a d’une part et entre les vers b d’autre part). Difficile à rendre dans une langue bien moins sonore comme le français. Il n’empêche : la présence de quelques échos sonores entre les deux parties du poème est comptée comme un plus.
Mais ce qui fait la grande originalité du pantoun – et son charme – c’est que les deux distiques ont chacun un rôle différent. C’est le deuxième distique qui exprime le véritable sens du poème, parlant d’amour, de passion, de trahison, ou exprimant plus généralement tout sentiment humain ou quelque sagesse proverbiale. Le premier distique, quelquefois appelé miroir du sens, est une annonce, une introduction, il est allusif, prépare, crée l’atmosphère, l’ambiance, et est souvent une belle image poétique tirée de la nature. Lire la suite…