Wan Hua Chapouthier, journaliste malaisienne originaire du Perak, auteure du livre Shock waves from abroad (Quill, Kuala Lumpur, 1990) et du récent Stories from the heart (Pelanduk, Kuala Lumpur, 2013), vient d’organiser, en tant que présidente, un congrès international de poésie en Malaisie. Il s’agissait du 33° Congrès Mondial des Poètes (World Congress of Poets) qui eut lieu à Ipoh et sur l’île de Pangkor du 20 au 26 Octobre 2013. Son mari, Georges Chapouthier, qui écrit aussi de la poésie sous le nom de plume de Georges Friedenkraft, l’a assisté dans cette tâche. Nous leur avons demandé de nous faire part de leurs impressions sur ce congrès et sur la poésie en général.
Pantouns: Pouvez-vous nous parler brièvement de vos expériences poétiques respectives et de vos liens avec la Malaisie ?
Wan Hua: Malaisienne, j’écris de la poésie (en anglais) depuis mes années d’école. En 1962, j’ai remporté le prix de poésie de mon école, la Methodist Girls School de Ipoh. J’ai aussi obtenu un autre prix de poésie lors du 29° Congrès Mondial des Poètes à Budapest en 2009, avec mon poème « Sungai » (Rivière).
Georges: Mes liens avec la Malaisie sont par ma femme qui m’a ouvert à la culture malaisienne et, plus généralement, à l’Extrême-Orient. Pour ma part, j’écris aussi de la poésie (en français) depuis que je suis jeune.
Madame Chapouthier, le Congrès Mondial des Poètes s’est récemment déroulé à Ipoh, en Malaisie, et vous en étiez la présidente. Pouvez-nous présenter cet évènement annuel et nous en décrire l’édition malaisienne de 2013 ? Hormis votre époux, d’autres poètes francophones avaient-ils fait le voyage ?
Wan Hua: Organiser un congrès de ce genre, qui a rassemblé près de 200 poètes du monde entier et de Malaisie, demande près de deux années de préparation. C’est un très gros travail pour lequel nous avons heureusement été considérablement aidés par le gouvernement du Perak, dont le Menteri Besar est lui-même poète. Le Congrès Mondial des Poètes a lieu chaque année dans un pays différent, mais je crois que cette 33° édition, qui eut lieu à Ipoh et dans l’île de Pangkor, fut l’une des plus réussies. J’espère qu’elle a aussi beaucoup apporté au Perak et à ma ville d’origine, Ipoh, auxquels je reste particulièrement attachée, et que j’espère avoir pu ainsi faire connaître et aimer aux poètes du monde. Plusieurs poètes francophones ont participé au 33° Congrès, de France bien sûr, mais aussi du Maroc, de Colombie, de République Tchèque… Sans la crise économique, il y aurait sans doute eu davantage de participants francophones, mais la francophonie a été bien représentée dans les lectures de poèmes.
Le pantoun, en tant que forme poétique la plus connue du monde malais et la plus exportée, était-elle bien représentée lors de ce congrès ? Y avait-il éventuellement des « pantounistes » d’autres pays que la Malaisie ou l’Indonésie?
Wan Hua: Le pantoun a eu une place d’honneur durant le Congrès et durant les séances de lectures de poèmes, notamment aussi lors d’une « soirée pantouns », durant laquelle le professeur Muhammad Haji Salleh a prononcé une conférence sur cette forme poétique. Les poètes de pantouns venaient surtout de Malaisie, d’Indonésie, de Brunei ou de Singapour. Le pantoun a aussi sa place dans l’anthologie du Congrès, publiée sous la co-direction du poète et écrivain malaisien Malim Ghozali PK, avec notamment un article de fond de Muhammad Haji Salleh « Jewels of the Malay archipelago ». Nous espérons, bien sûr, que ce congrès donnera aux poètes du monde l’idée de s’intéresser aux pantouns.
Retrouvez la suite de notre entretien avec Wan Hua et Georges Chapouthier dans le numéro 9 de Pantouns.
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