Jean-Claude Trutt

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  • en réponse à : Une Poignée de Pierreries #1614
    Jean-Claude Trutt
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    Non, je ne pensais même pas à Georges en écrivant Mauritanie au lieu de Malaisie, c’est juste Alzheimer qui envoie de temps en temps un signal: attention! J’arrive…
    Quant au Polonais Robert Stiller, il est possible qu’il vive encore. Il est né en 1928. Mais je crois que Roland Fauconnier n’a plus réussi à nouer le contact. C’était en tout cas un sacré phénomène, incroyable polyglotte et traducteur à partir d’une trentaine de langues, même du malais, puisqu’il a publié une Anthologie de littérature malaise en polonais!

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 5 mois par Jean-Claude Trutt.
    en réponse à : Une Poignée de Pierreries #1570
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    Les éditeurs ont inclus dans leur Poignée de Pierreries (page 36) le dernier des trois pantouns lancés par Smaïn, comme un défi amoureux, à la fille du Radjah, au grand déplaisir du Radjah lui-même, dans Mauritanie (correction: je veux dire Malaisie, bien sûr) de Henri Fauconnier. Les voici tous les trois :

    Une noix de coco verte on entend l’eau de son coeur
    Un dourian jaunissant garde ses secrets
    Je sais pourquoi je te veux dans mes mains
    Tu ignores pourquoi tu te veux sur mes lèvres

    L’homme est un dourian pour la fille nubile
    Dur hérissé elle a peur qu’il la meurtrisse
    Après le dégoût et l’effroi la curiosité
    Après la curiosité le désir toujours accru

    Ouvre le fruit à l’odeur inquiétante
    Tu ne pourras plus t’en rassasier jamais
    Ses graines comme des oeufs glissent sous les doigts
    Sa crème est forte et douce comme l’ail et du lait

    A ma connaissance on n’a jamais trouvé de version malaise de ces trois pantouns, même si le dourian et la noix de coco verte font partie des images familières du genre. Par ailleurs Roland Fauconnier, le fils de Henri, raconte que son père s’amusait, lors d’une conversation avec son ami Stiller, le traducteur de Mauritanie en polonais, du fait que ses propres pantouns étaient cités comme pantouns malais authentiques par certains érudits. On peut donc raisonnablement penser que les trois pantouns-défis de Smaïn sont des créations originales et qu’on peut considérer que ce sont là les premiers pantouns courts francophones de l’Histoire !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 5 mois par Jean-Claude Trutt.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 5 mois par Jean-Claude Trutt.
    en réponse à : un haïku en premier distique #1532
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    Et puis il y a ce haïku de Bashô que j’aime beaucoup :

    Soleil d’hiver
    Sur un cheval
    Une silhouette gelée

    Dont j’ai fait ce pantoun très personnel :

    Un cavalier s’immobilise à l’horizon
    Au soleil d’hiver silhouette gelée
    L’homme fête demain ses quatre-vingt ans
    Sa dernière saison est bien entamée

    en réponse à : Triade universelle mongole #1527
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    La triade mongole doit nous faire réfléchir, nous dit Eliot, sur notre place dans le monde. Alors j’ai réfléchi :

    Trois bouches font la vie
    Une bouche qui tête : le sein de sa mère
    Une bouche qui baise : la bouche de son ami(e)
    Une bouche qui expire : le dernier soupir

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 6 mois par Jean-Claude Trutt.
    en réponse à : Triade universelle mongole #1430
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    Trois sens suffisent
    La vue: la regarder s’approcher
    Le toucher: lui effleurer les lèvres
    Le sentir: lui humer la nuque

    Trois clés pour l’énigme
    Le matin il marche sur 4 jambes
    Le midi il marche sur 2 jambes
    Le soir il marche sur 3 jambes

    Pas très orthodoxe tout ça, je suppose. Mais ça me plaît
    JC Trutt

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 6 mois par Jean-Claude Trutt.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 6 mois par Jean-Claude Trutt.
    en réponse à : Pantoun : un "sonnet en proverbe" #1331
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    Oui, mais est-ce que le sonnet fait encore partie des poèmes courts? Ou du moins de ces formes minimalistes qui sont le haiku, le tanka et le pantoun? C’est Hadji Salleh qui parle d’art minimal dans un article sur l’Esthétique du pantoun. Le haiku est bien sûr le plus court des trois, il s’en distingue nettement, il est une image fugace, une impression dans la « Voie de l’air et de l’eau qui court ». Si le tanka et le pantoun sont tous les deux partagés en deux (pour le tanka on parle d’un pivot placé quelque part du côté du 3ème vers), il n’y a pas dans le cas du tanka une distinction aussi nette entre ses deux parties que dans le pantoun. Là le premier distique qui crée le cadre, évoque, peint une image de nature le plus souvent, est encore plus condensé, est allusion, Hadji Salleh parle de la nécessité, qui devient art, de « réduire l’image ». Et d’ailleurs, si le pantoun convient aux Malais c’est bien parce qu’il correspond bien à leur caractère, à leur pudeur.

    C’est tout le charme de ces trois formes de poèmes courts, ce qui fait la fascination qu’ils exercent sur les poètes et les non-poètes.

    Ce n’est pas le cas, me semble-t-il, de nos anciens sonnets…

    JC Trutt

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