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Jean-Claude Trutt
ModérateurNon, je ne pensais même pas à Georges en écrivant Mauritanie au lieu de Malaisie, c’est juste Alzheimer qui envoie de temps en temps un signal: attention! J’arrive…
Quant au Polonais Robert Stiller, il est possible qu’il vive encore. Il est né en 1928. Mais je crois que Roland Fauconnier n’a plus réussi à nouer le contact. C’était en tout cas un sacré phénomène, incroyable polyglotte et traducteur à partir d’une trentaine de langues, même du malais, puisqu’il a publié une Anthologie de littérature malaise en polonais!-
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Jean-Claude Trutt.
Jean-Claude Trutt
ModérateurLes éditeurs ont inclus dans leur Poignée de Pierreries (page 36) le dernier des trois pantouns lancés par Smaïn, comme un défi amoureux, à la fille du Radjah, au grand déplaisir du Radjah lui-même, dans Mauritanie (correction: je veux dire Malaisie, bien sûr) de Henri Fauconnier. Les voici tous les trois :
Une noix de coco verte on entend l’eau de son coeur
Un dourian jaunissant garde ses secrets
Je sais pourquoi je te veux dans mes mains
Tu ignores pourquoi tu te veux sur mes lèvresL’homme est un dourian pour la fille nubile
Dur hérissé elle a peur qu’il la meurtrisse
Après le dégoût et l’effroi la curiosité
Après la curiosité le désir toujours accruOuvre le fruit à l’odeur inquiétante
Tu ne pourras plus t’en rassasier jamais
Ses graines comme des oeufs glissent sous les doigts
Sa crème est forte et douce comme l’ail et du laitA ma connaissance on n’a jamais trouvé de version malaise de ces trois pantouns, même si le dourian et la noix de coco verte font partie des images familières du genre. Par ailleurs Roland Fauconnier, le fils de Henri, raconte que son père s’amusait, lors d’une conversation avec son ami Stiller, le traducteur de Mauritanie en polonais, du fait que ses propres pantouns étaient cités comme pantouns malais authentiques par certains érudits. On peut donc raisonnablement penser que les trois pantouns-défis de Smaïn sont des créations originales et qu’on peut considérer que ce sont là les premiers pantouns courts francophones de l’Histoire !
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Jean-Claude Trutt.
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Jean-Claude Trutt.
Jean-Claude Trutt
ModérateurEt puis il y a ce haïku de Bashô que j’aime beaucoup :
Soleil d’hiver
Sur un cheval
Une silhouette geléeDont j’ai fait ce pantoun très personnel :
Un cavalier s’immobilise à l’horizon
Au soleil d’hiver silhouette gelée
L’homme fête demain ses quatre-vingt ans
Sa dernière saison est bien entaméeJean-Claude Trutt
ModérateurLa triade mongole doit nous faire réfléchir, nous dit Eliot, sur notre place dans le monde. Alors j’ai réfléchi :
Trois bouches font la vie
Une bouche qui tête : le sein de sa mère
Une bouche qui baise : la bouche de son ami(e)
Une bouche qui expire : le dernier soupir-
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Jean-Claude Trutt.
Jean-Claude Trutt
ModérateurTrois sens suffisent
La vue: la regarder s’approcher
Le toucher: lui effleurer les lèvres
Le sentir: lui humer la nuqueTrois clés pour l’énigme
Le matin il marche sur 4 jambes
Le midi il marche sur 2 jambes
Le soir il marche sur 3 jambesPas très orthodoxe tout ça, je suppose. Mais ça me plaît
JC Trutt-
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Jean-Claude Trutt.
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Jean-Claude Trutt.
Jean-Claude Trutt
ModérateurOui, mais est-ce que le sonnet fait encore partie des poèmes courts? Ou du moins de ces formes minimalistes qui sont le haiku, le tanka et le pantoun? C’est Hadji Salleh qui parle d’art minimal dans un article sur l’Esthétique du pantoun. Le haiku est bien sûr le plus court des trois, il s’en distingue nettement, il est une image fugace, une impression dans la « Voie de l’air et de l’eau qui court ». Si le tanka et le pantoun sont tous les deux partagés en deux (pour le tanka on parle d’un pivot placé quelque part du côté du 3ème vers), il n’y a pas dans le cas du tanka une distinction aussi nette entre ses deux parties que dans le pantoun. Là le premier distique qui crée le cadre, évoque, peint une image de nature le plus souvent, est encore plus condensé, est allusion, Hadji Salleh parle de la nécessité, qui devient art, de « réduire l’image ». Et d’ailleurs, si le pantoun convient aux Malais c’est bien parce qu’il correspond bien à leur caractère, à leur pudeur.
C’est tout le charme de ces trois formes de poèmes courts, ce qui fait la fascination qu’ils exercent sur les poètes et les non-poètes.
Ce n’est pas le cas, me semble-t-il, de nos anciens sonnets…
JC Trutt
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