Ismail Mat Hussin est né en 1938 dans le village de Pantai Sabak, dans l’État septentrional du Kelantan, le berceau des arts traditionnels malais. Il développe d’abord un intérêt pour la peinture dès l’âge de 12 ans, puis plus tard pour la musique. Doué pour le violon, il devient musicien professionnel pour la chaîne de télévision locale RTM. Ce n’est qu’à 30 ans qu’il fait le grand saut et se consacre à plein temps à la peinture.
À cette époque, quelques artistes malaisiens expérimentent déjà avec la peinture batik, à l’image de Khalil Ibrahim ou Chuah Thean Teng. Ismail choisit lui aussi de s’engager dans cette voie de l’art figuratif sur textile, mais contrairement aux œuvres de ces deux maîtres, il dépeint de vrais personnages, aux physiques finement détaillés et aux poses solides ou fluides selon leurs activités. Il préfère aussi les teintes terrestres et les fonds maussades aux brusques effusions de couleur, s’attachant à reproduire avec élégance et réalisme le mode de vie rural de sa côte est natale.
Ismail s’est toujours tenu à l’écart des feux de la rampe et de la capitale Kuala Lumpur pour se dévouer à son art. À tel point que la reconnaissance de ses pairs fut tardive pour l’artiste du Kelantan. Ce n’est qu’au cours des années 1980 que les œuvres d’Ismail Mat Hussin ont connu un regain d’intérêt du milieu de l’art malaisien, en quête de figures tutélaires pour promouvoir son savoir-faire culturel à l’étranger. Mais les batiks d’Ismail avaient déjà fait de nombreux adeptes connaisseurs et on les retrouve aujourd’hui dans plusieurs galeries prestigieuses de Malaisie, dont la National Art Gallery KL et la Galeri Petronas.
Vous pouvez visualiser plusieurs de ses œuvres dans le numéro 12 de Pantouns.