Pantun Sayang, du printemps à l’été…
A Zanzan, pour ces Ides de mars
Pantoun et vous :
huit membres, deux têtes.
Pantounez-vous
vos tête-à-tête ?
Collage avec insertion aquarelle de Nathalie Dhénin, 2018
Sur ta joue ronde une larme noire
Glisse entre les taches de rousseur
De Fukushima et ses déboires
Il te reste l’espoir d’un guérisseur
*
Le tsunami envahit la ville
Puis se retire avec ses morts
De l’autre côté de l’océan une île
Entre les crânes des boutons d’or
Nathalie Dhénin
Amour, toujours … – Pantun cinta
Portée par un tourbillon ascensionnel
Toujours plus haut plane la buse
Emporté par un courant émotionnel
Toujours plus fort j’aime ma muse
Court fut le trajet près de la belle inconnue
En rêve seulement elle autorisa ma main
A se poser sur la rondeur de son sein
Court parait le sentier une fois parcouru
Comme en rêve s’est déroulé le chemin
Qu’avait prévu pour moi le destin
Sa longue-vue prestement déployée dans la nacelle
Donne à voir l’abondance des arbres alignés
Tels des guerriers plus massifs que des gorilles
« Ses jambes nues joliment repliées sous elle
Laissent à voir l’innocence de ses orteils alignés
Tels des enfants sur une photo de famille » (D’après Ian McEwan, « Dans une coquille de noix »)
Les feuilles mortes des tulipiers de Virginie
Courent sautent comme des écureuils en fuite
De mes amours mortes, les souvenirs enfouis
Bondissent jaillissent comme au printemps les truites
Michel Betting
L’été ce mensonge intense
Que l’orage a piétiné.
Renoncer à l’apparence
Pour saisir la vérité.
Un livre dans les champs blancs,
La calligraphie des neiges.
Un livre danse longtemps,
Le long de tes mains manèges.
Les vieux bouleaux tremblent
Dès que les vents riment.
Nous aurons ensemble
Des rides sublimes.
Un ciel une déchirure,
Et soudain des gouttes tombent.
Un désordre une fêlure,
Et soudain des pleurs en trombe.
Cédric Landri
Les longs cocotiers verts
ondulent sur les alizés.
Je me baigne dans la mer
jusqu’à toi je voudrais nager.
Jean de Kerno/Sham
Le monde comme il va – Pantun dunia et autres genres brefs
Syrie, englyn
Un crépitement de balles incessant
Pluies de feu sur la ville
L’enfant blotti hirondelle
Aux ailes brisées s’écroule
Ecologie
Le ciel se lève sans oiseaux
parterre de fleurs rares sans abeilles.
Bandeaux sur les yeux nos petits enfants
s’alignent, passés par nos armes.
Jean de Kerno
Oiseaux
Au printemps les petits moineaux s’emplument
Furent préparés en hiver leurs nids de plume.
En leur hiver les vieillards se déplument
Pianotant sur leur clavier regrettant la plume.
Dans le lierre les moineaux se chamaillent
Préludes d’amour ou de guerre ?
En moi tant d’images en pagaille
Force des pinceaux et des vers.
Hirondelles qui crient
Fort affairées,
Printemps aux alentours
Est leur message.
Force des mots écrits
Sur du papier
Qui vont créer l’amour
Pages après pages.
Kistila
Bokeh, photopantoun
(Cliquer pour agrandir)
Et la poésie, toujours…
Craint-elle au petit jour la plaine blanche
que bientôt la rature un premier pas ?
Un stylo à la main quelqu’un se penche
sur le carnet nouveau qui n’attend pas
Clément G. Second