Photopantoun de Mavoie
Palabres
Sous le vieux cèdre du Liban
l’ombre de l’aliconde.
J’attends le printemps
comme un enfant viendra au monde
Hafid Antar
***
Un bon cycle de dormance est bénéfique
Pour que l’arbre porte fruits en abondance.
Le poète construit son œuvre métrique
Entre silence et ardeur, stance sur stance.
*
L’arbre n’est pas secoué en vain
Si les poires sont bien mûres.
Pour récolter de jolis quatrains,
L’esprit agite toutes ses ramures.
*
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*
Au cours de son hivernal sommeil,
Le cytise rêve-t-il de floraison?
À l’aube, aux prémices du réveil,
Je rêve de prodigieux horizons.
*
L’armure de lierre du grand chêne
Cache son état et orne le paysage.
L’Arc-en-ciel* illumine la scène,
À cent ans, son style défie l’âge.
*Iris Apfel (1921-2024)
Valeria Barouch
***
L’ultime feuille est tombée dans l’oubli,
un vent du nord a éteint toute ardeur.
Ramure nue, écorce racornie,
le cerisier, noir d’hiver, rêve aux fleurs.
Georges Bonnemaison
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L’avènement
Quand s’envole une graine un arbre s’enracine,
ce matin sur terre le printemps s’est glissé.
Il se lève un grand bruit quand finit la sourdine,
voici enfin mon cœur qui se met à t’aimer
Le verger
On ne voit, au verger fleuri,
que des citrons potentiels.
Ce qui ne peut être compris
ne semble pas vraiment réel
L’été
Dans la corbeille de reinettes
un oiseau bleu vient picoter.
L’été, les fruits au galbe net
donnent envie de grignoter
Les souvenirs
Où s’en vont les feuilles mortes
tombées chaque année dans les bois ?
Mes souvenirs de toutes sortes
perdus, je ne me souviens pas.
La célibataire
Dans un arbre au jeune feuillage
un oiseau bâtit sa maison.
Mon cœur dormait comme une image
tu y fis la belle saison.
Bien gauler
En skiant gaiement sur les sommets enneigés
ils zèbrent la neige de leurs dégringolades
En gaulant le cerisier je fais dévaler
les rafales obliques de mes régalades.
La bisbille
Le feuillage du cerisier
est secoué par la tempête.
Il ne faut pas nous chamailler
j’en ai l’âme toute défaite.
Marie Derley
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Perfectionnée par les mains de l’homme
La petite forêt devient bonzaï
Sans soucis croquer dans une pomme
Savourer ce bonheur sous la cerisaie
*
À chaque naissance planter un arbre
Au siècle suivant y voir ses esprits
Assise aux racines d’un sous-arbre
Je lis les mots d’anciens beaux-esprits
Nathalie Dhénin
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Berceau sous un cerisier
reçoit un don de pétales.
Sieste sous un merisier
au doux chant d’un récital
*
Sautant de branche en branche l’écureuil roux
se pose et fait un banquet sur la mangeoire.
Aussi fréquemment sur une que deux roues,
la VTTiste descend vers la victoire
*
Elle coupe les crudités et le pain,
Un papillon se pose sur du poivron.
Ils ont tronçonné les quatre derniers pins :
Deux pavillons bientôt les remplaceront.
Olivier-Gabriel Humbert
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Le Contre-sens (contre-pantoun)
En prière, les bras levés vers les cieux
Il supplie un nuage pluvieux
Racines ardentes et puissantes
Réclament forte sève nourrissante
Arnaud Keller
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À quoi ça rime
Sous l’arbre du lavoir qui grandit
s’invente le Temps, poussant la sève.
Sous l’Arbre du Savoir Adam dit :
Dieu, donne-moi une rime en –ève.
Jean de Kerno
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Au sommet du chêne,
Un hibou serein.
Retirer les chaînes,
S’envoler au loin.
*
Qu’il est beau le cerisier,
Paré de milliers de fleurs !
Qu’elle est belle l’Amitié,
Parée de tant de bonheurs !
*
Dans le merisier,
Le moineau festoie.
Quand vient le goûter,
La tarte est ma proie.
Cédric Landri
***
Manque
Les feuilles des arbres s’entrelacent,
Caresse verte sous le froid du vent ;
Mon cœur est brûlure, mon corps est de glace
Il n’y a plus de soleil en mon âme : je t’attends…
Jean-Valery Martineau
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Photopantoun de Mavoie
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Suite (et fin)
Promesse
L’érable aux rouges feuilles
Se mire dans le lac.
Pourvu que tu le veuilles,
Nos mains ne seront qu’entrelacs.
Bel Amour
Le lierre sauvage s’enroule amoureusement
Autour des branches noueuses.
Notre amour s’épanouit harmonieusement
Dans une atmosphère joyeuse.
Rupture
Conversation souterraine… Les racines murmurent,
En harmonie avec le calme de la rizière.
Une histoire d’amour se fracasse contre les murs,
Aussi furieusement que les flots d’une sauvage rivière.
Fiel
Ses branches suppliantes tendues vers le ciel
L’arbre famélique pleure en implorant la pluie.
L’amour s’en est allé, ne reste que le fiel,
Pas même une épaule pour offrir un appui…
Sarita Méndez
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Photographie de Karol Eibl
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Ramures en dormance
murmures sous l’humus.
Le germe est en latence
le futur dit motus.
Photographie de Karol Eibl
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Arbres bien charpentés
de branches en ramilles.
Sous-bois drus arpentés
d’émois forts qui fourmillent.
Pantouns de Philippe Minot
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Le viol du legs
Des racines entaillent ce fjord géorgique,
Fondues aérobiques d’un temps révolu.
Un lord taillant son arbre généalogique
A tondu ses aïeux, tragique dévolu.
*
La fin de l’églogue
La Calabre inondée de soleil et d’édiles,
Suffoque de moiteur, avide et saugrenue.
Tu abondais la fin de notre vieille idylle ;
Dans ton arbre à palabres, mes mots sont malvenus.
Pascal-Henri Poiget
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Comme un arbre dans la ville grise,
offre refuge aux derniers papillons.
La xénophobie joue de la crise,
mais les cœurs purs refusent l’exclusion.
Yann Quero
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Le vieux chêne va disparaître
Il faisait bon s’y attarder.
Papa, discret, ne rien laisser paraître,
Devant ce qui ne saurait tarder.
*
Des bras enlacent un vieil arbre
L’écorce est fraîche et rêche.
Papa, malade, ton corps se délabre
Et dans mon cœur, béante la brèche.
*
Nos arbres mémoire, réduits en parchemin
Exploités, abattus, port étalé ou fastigié.
Dans l’obscurité, taillée de ses mains
La barque salvatrice, emporte des réfugiés.
*
La puissance de ses racines
A soulevé le tapis de la chaussée.
La force de ses origines,
La tête lui fait rehausser.
Sylvia Rosset
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Saule pleureur au-dessus du miroir de l’eau
Ne saurait nous renseigner sur la profondeur…
Seule pleureuse au milieu des amis si faux,
Elle ne voudra sonder leur dure rancœur.
Maela Tremel
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Un grand merci à vous pour vos contributions !