Sélection de triades universelles mongoles

Source de l’image

Valeria Barouch

Rose est le teint de l’enfant naissant.
Rose le jour qui meurt dans l’océan.
Rose la fleur posée sur le cercueil de l’amant.

La clé secrète a ouvert ton cœur.
La clé rouillée délaisse notre demeure.
La clé perdue signe la fin de nos rêves.

***

Ewen Arzel-Guiziou

Soudain, l’éclair qui précède l’orage ;
Soudain, le mât qui sombre après naufrage ;
Soudain, le temps qui passe entre deux âges.

***

Laurent Bauchet

Étoiles dans les cieux, lumières de la nuit
Étoiles de l’abysse, vivants soleils dans l’ombre
Étoiles dans les yeux, oriflammes du cœur

Arborescence, du végétal épanoui
Arborescence, du poumon animal
Arborescence, du genre humain

***

Chris Falcoz

Un bouquet de fleurs lorsque je t’admire au loin
Un bouquet d’émotions lorsque tu effleures ma main
Un bouquet de promesses lorsque nous prenons le même chemin

***

Maela Fleury

Sourires et pleurs du bébé
Soupirs et fleurs de l’amant
Souvenirs et peurs de l’aïeul

***

Chloé Gallien

 Les 3 coups de nos théâtres, triades en triptyque

Acte 1
Les coups au cœur –  trop de malheurs
Les coups du sort – ça tombe encore
Les coups de mou – ça nous rend fou

Acte 2
Les coups de vent – changement de temps
Les coups de pouce – finie la course
Les coups de main – y’a les copains

Acte 3
Les coups de foudre – le feu aux poudres
Les coups de chance – on rit, on danse
Les coups de cœur – c’est le bonheur

***

Triade Spirelix d’Olivier-Gabriel Humbert
(cliquer pour agrandir)

Olivier-Gabriel Humbert

L’ombre d’un pommier décidant de caresser tes cheveux
L’ombre de la chapelle pour te protéger du soleil
L’ombre de toi-même depuis son départ en Australie

S’allonger pour lire un recueil de poésie
S’allonger contre l’être aimé et s’endormir
S’allonger définitivement dans la tombe

Monochrome le ciel sans nuages de mai
Monochromes les tableaux noirs de Soulages
Monochrome sa fin de vie en Ehpad

Parfois sont bleus les flots de l’océan
Parfois sont bleus les hortensias en juin
Parfois sont bleus les yeux des nouveau-nés

Trois triades pantounées

Marcher seul en forêt en écoutant
le chant des oiseaux et de la rivière
Marcher main dans la main près de l’étang
aller de l’avant jamais en arrière
Marcher dans les pas du plus exigeant
des poètes passionnés par la mer

Orange est le fruit que toute bouche
adore à s’en laisser captiver
Orange est la commune où débouche
dans le Rhône, la Meyne entravée
Orange est le Soleil qui se couche
ou se lève lorsqu’on peut l’observer

La peur de grandir
lorsqu’on est enfant
La peur de vieillir
sans avoir d’enfant
La peur de mourir
après ses enfants

***

Source de l’image

Cédric Landri

L’étoile polaire a trouvé le nord
L’étoile de mer a trouvé l’océan
L’étoile montante a trouvé la gloire.

Sombre le cosmos, malgré les étoiles
Sombre la forêt, malgré les lucioles
Sombre la cabane, malgré les loupiotes.

***

Jean-Valéry Martineau

Rouge et écarquillé, l’œil de l’albinos traqué
Rouge et gris, le crépuscule sur le bidonville tanzanien
Rouge, le sang de l’homme versé, à la peau volée.

Chant du souffle, premier cri du nouveau-né
Chants des jeux amoureux, haleines mêlées
Chant funèbre, lorsque les sons deviennent ténèbres.

Lumière venue d’une voûte d’étoiles
Lumière des cierges, éclairant larmes et prières
Lumière de tes yeux, reflets de chaque joie et douleurs vécues

Rire de folie, devant le meurtre et la guerre
Rire du bourreau, heureux d’être tortionnaire
Rires devant la télé, indifférence face à l’enfer.

***

 Danaé Mémet

Blanche la colombe porteuse de paix
Blanche la rose d’un amour chaste et tranquille
Blanche la neige signe du Nouvel An

***

Sarita Méndez

Les yeux de l’esprit pour réfléchir,
Les yeux du cœur pour aimer,
Les yeux pour admirer la beauté de la Vie.

Au cœur de la Terre, tout un magma,
Au cœur de la fleur, une abeille endormie,
Au cœur de notre foyer, un magnifique bébé.

Les cheveux de la comète qui traverse le ciel,
Les cheveux noirs et soyeux de ma bien-aimée,
Les cheveux d’ange dans la soupe de Bébé.

Un bouquet d’amour divin au cœur de l’église,
Un bouquet de fleurs pour sceller une promesse d’amour,
Un bouquet de mains pour former une chaîne de solidarité.

Une poussière d’étoiles pour rêver au bonheur,
Une poussière de cendres au funérarium,
Une poussière dans l’œil pour cacher tes larmes de chagrin.

Le bleu profond de la nuit incite au calme,
Le bleu royal de la mer incite aux voyages,
Le bleu de tes yeux m’invite dans ton cœur.

J’ai cherché le visage d’un dieu parmi les étoiles
J’ai cherché la paix dans ce monde en ébullition
J’ai cherché un grain de sel pour épicer notre conversation

***

Philippe Minot

D’or est l’aube jaillie
D’or est le plomb mûri
D’or est ton œil grandi

 

Laisser un Commentaire