Triade universelle mongole

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14 sujets de 1 à 14 (sur un total de 14)
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  • #1393
    Eliot Carmin
    Maître des clés

    Bonjour à tous,

    J’ai récemment découvert une forme poétique venue des steppes de Mongolie baptisée la triade universelle. Comme un haïku, elle se divise en trois vers, mais la ressemblance s’arrête là. La particularité de la triade repose dans sa structure syntaxique, identique d’un vers à l’autre, le tout étant relié – traversé – par une métaphore suffisamment puissante pour nous faire réfléchir, petits humains que nous sommes, sur notre place dans le monde. En voici deux exemples (mal) traduits de l’anglais par moi, après avoir été traduits du mongol par Simon Wickham-Smith et G. Mend-Ooyo :

    Les trois manquants

    Une colonne manque au ciel
    Un couvercle manque à l’océan
    Une ceinture manque à la terre

    Les trois vides

    Bien qu’audible, un écho est vide
    Bien que visible, un mirage est vide
    Bien que perceptible, un rêve est vide

    Ci-joint un lien vers une brève description de la triade par David Lehman, professeur américain de poésie et éditeur de la série The Best American Poetry.

    Connaissiez-vous déjà cette forme de la triade universelle mongole ? L’avez-vous déjà pratiquée ? Partagez vos essais ! 🙂

    • Ce sujet a été modifié le il y a 10 années et 6 mois par Eliot Carmin.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 10 années et 6 mois par Eliot Carmin.
    #1430
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    Trois sens suffisent
    La vue: la regarder s’approcher
    Le toucher: lui effleurer les lèvres
    Le sentir: lui humer la nuque

    Trois clés pour l’énigme
    Le matin il marche sur 4 jambes
    Le midi il marche sur 2 jambes
    Le soir il marche sur 3 jambes

    Pas très orthodoxe tout ça, je suppose. Mais ça me plaît
    JC Trutt

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 6 mois par Jean-Claude Trutt.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 6 mois par Jean-Claude Trutt.
    #1486

    Juste pour essayer !

    L’eau des larmes reflète la peine
    L’eau de la fontaine reflète l’amour
    L’eau du lac reflète le ciel

    #1496
    Eliot Carmin
    Maître des clés

    J’aime beaucoup, Marido et JC ! Peut-être certains pourraient s’envisager comme les trois premiers vers d’un pantoun sizain…

    A tester !

    #1510

     

    Feu de paille nos amours d’été
    Feu de braise nos premiers baisers
    Feu de tourbe mon bel irlandais !

    (Feux follets (petit bêtisier !)

    #1513
    Georges Voisset
    Modérateur

    Brin d’herbe l’oiseau tout affairé au nid

    Brin d’amour toutes les saveurs de l’île de Beauté

    Brin de toilette elle revient toute nue

    Qu’il en faut peu pour me contenter

    #1514

    Merci Jean Claude, on « mascagne » un peu peut-être, mais comme on s’amuse !

    #1515
    Georges Voisset
    Modérateur

    Superbes les trois sens!

    #1527
    Jean-Claude Trutt
    Modérateur

    La triade mongole doit nous faire réfléchir, nous dit Eliot, sur notre place dans le monde. Alors j’ai réfléchi :

    Trois bouches font la vie
    Une bouche qui tête : le sein de sa mère
    Une bouche qui baise : la bouche de son ami(e)
    Une bouche qui expire : le dernier soupir

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 5 mois par Jean-Claude Trutt.
    #1553
    Georges Voisset
    Modérateur

    Plagiaire:

    Une bouche qui expire: le premier soupir à la vie.

    Une bouche qui baise : le premier bouquet à la mère.

    une bouche qui tête : le premier amour ne s’oublie.

     

    merci Jean Claude, comme tu sais nous faire relire le monde!

    #1557

    Une fleur qui exhale son parfum.

    Une fleur qu’on n’offre qu’une seule fois.

    Une fleur de cimetière sur ma main… 1*

     

    1* qu’on appelle aussi « tache de vieillesse ».

    #1560
    Georges Voisset
    Modérateur

    Une fleur qu’on n’offre qu’une seule fois,
    un bambou qui fleurit tous les cent ans.
    Un jour tu seras à moi:

     

    j’ai tout mon  temps.

     

    Jean de Kerno

     

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 années et 5 mois par Georges Voisset.
    #1565

    Le poing serré à la manif’

    le point de tricot à ma manière

    le poing ouvert, fermé en rêve

     

    le poing qui ronge sans fin son frein

    le poing parfois qui meurt de faim

    le poing dans la poche percée

     

    le poing tendu vers les étoiles

    Le poing du gong battu au points

    le poing qui mord la poussière

     

    les pointillés sur la frontière

    et puis, et puis

    le point d’interrogation

     

    le point d’exclamation

    les points de suspension

     

    le  point sur le clocher jauni

    le point joli des dentellières

    le point rouge au milieu du front

     

    le point qui couve sous la cendre

    le poing qu’on dit autoritaire

     

    le point de croix sur la bannière

    le point perdu dans l’univers

    le pain qui nage dans la soupière

     

    les deux points sur la ligne droite ;

    (point de départ et d’arrivée)

    le point du docteur Grafenberg

     

    (ce point qui danse dans la lumière)

    le poing qui serre sans foi ni loi

    le poing mordu des nuits entières

     

    Enfin, enfin,

    le poing minuscule au creux du

    poing ouvert de son grand-père…

    le point final sur le mot fin.

     

     

     

     

     

    #1777

    Poignée de sel sur la neige la fait fondre
    poignée de sel sur le feu le ranime
    poignée de grains à la poule la fait pondre

    poignée de riz aux mariés vies câlines
    poignée d’espoirs et pourtant le soir tombe
    poignée de riens là pour la rime !

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